Cancers ORL

Les cancers ORL sont très fréquents chez l'homme. Ils siègent au niveau des voies aérodigestives supérieures. Dans leurs formes communes, ils concernent essentiellement la cavité buccale, l'amygdale, la langue, le pharynx, le carum, le larynx et en particulier les cordes vocales. Les cancers ORL ont deux causes communes, clairement mises en évidence, bien que plus ou moins liées et se potentialisant entre elles : le tabagisme et l'alcoolisme.

Il faut souligner l'efficacité potentielle de toute politique de prévention primaire visant à lutter contre le tabagisme (responsable de certains cancers du larynx) et contre l'alcoolisme (induisant des cancers de la bouche et du pharynx).

1- Quels sont les signes d'alarme ?

Le dentiste peut dans certains cas découvrir un petit cancer de la bouche, à l'occasion de soins dentaires.

Dans d'autres cas, des signes d'appel évoquent d'emblée un problème ORL :

  • gène à la mastication des aliments
  • impression anormale au niveau de la langue
  • troubles à la déglutition
  • modification de la voix (dysphonie)
  • impression de nez bouché
  • douleurs dans la mâchoire ou les oreilles (otalgie)
  • découverte d'un ganglion cervical douloureux ou non


Dans tous les cas, il faut consulter aussitôt un ORL.

2- Le diagnostic

C'est le médecin ORL qui permettra de porter le diagnostic, en réalisant le plus souvent sous anesthésie générale un examen ORL complet (pari endoscopie) et surtout des prélèvements biopsiques qu'il confiera à l'anatomopathologiste. Seul l'anatomopathologiste peut établir le diagnostic, après avoir analysé au microscope l'ensemble des fragments tumoraux prélevés.

Une fois le diagnostic porté, il faut faire une IRM complète (un examen radiographique) de la tête et du cou, afin de préciser l'extension de la maladie et décider du meilleur traitement possible.

3- Existe-t-il des petits cancers justiciables de la seule chirurgie ?

La réponse est oui. Les cancers du larynx limités à une corde vocale doivent toujours être opérés, le plus rapidement possible. Compte tenu de leur siège, ces cancers guérissent en effet dans l'extrême majorité des cas, grâce à la chirurgie.

4- Quels sont les autres traitements possibles en cas de cancers plus évolués ?

Les traitements classiques reposent sur la chirurgie ou lorsque celle-ci n'est pas réalisable ou qu'elle s'avèrerait trop mutilante, sur la radiothérapie.

Ainsi très souvent ces traitements combinent-ils de façon diverse, selon la tumeur considérée, son siège et son extension, l'un et l'autre de ces traitements, au gré de protocoles le plus souvent très complexes, mais avec un certain nombre d'inconvénients.

  • lourdeurs des interventions telles que l'ablation du larynx (laryngectomie), du pharynx (pharyngectomie) ou de la langue (glonectomie)…
  • mutilations sévères de ces interventions à l'origine d'une perte de la voix (laryngectomie ou de sévères difficultés à s'alimenter, pharingectomie glossectomie)
  • au minimum, sécheresse de la bouche et perte du goût, en cas de radiothérapie, etc.

5- Existe-t-il un moyen d'éviter ces traitements, tout en assurant une sécurité cancérologique suffisante ?

La réponse est clairement oui, mais à condition de faire appel à un service spécialisé, où le cancérologue médical (oncologue médical) est particulièrement expérimenté dans le domaine de la chimiothérapie des cancers ORL. Ce traitement consiste en effet, avant la chirurgie et/ou la radiothérapie classique à effectuer une chimiothérapie néoadjuvante, qui dans certains cas peut s'avérer être exclusive.

Une telle modalité thérapeutique a été mise au point à Paris par les Pr Laccourreye et Trotoux et est actuellement toujours mise en œuvre par leurs élèves, en particulier par les Pr. Bonfils et V. Bassot. Et c'est une telle attitude thérapeutique que propose actuellement l'ARTAC.

En quoi consiste le traitement ?

Celui-ci consiste à administrer d'abord 2 à 3 cycles mensuels de chimiothérapie par l'association Cisplatine-5 Fluorouracile, qu'on peut administrer à l'hôpital, en " hôpital de jour " ou à domicile, dans le cadre d'une " hospitalisation à domicile ".
Dans ce cas, les malades doivent être revus après chaque cycle de chimiothérapie par l'ORL, afin qu'il fasse une évaluation la plus objective possible de la maladie. Deux cas de figure sont alors à considérer :

  1. si la tumeur régresse fortement grâce à la chimiothérapie, celle-ci peut-être poursuivie pendant encore 3 à 4 cycles (6 cycles au total) au terme desquels, de nouveaux prélèvements biopsiques seront réalisés et le traitement définitivement arrêté, en cas de négativité de ces prélèvements.
  2. si la tumeur régresse insuffisamment, la chimiothérapie devra être alors arrêtée, et le malade traité par chirurgie et/ou radiothérapie selon les modalités classiques.


Ainsi la chimiothérapie exclusive peut guérir définitivement un certain nombre de malades atteints de cancers de la cavité buccale, du larynx ou du pharynx, sans qu'il soit nécessaire d'utiliser chez eux la chirurgie et/ou la radiothérapie, donc avec un minimum d'inconforts.

6- En cas de cancers ORL, faut-il associer au traitement local (ou à la chimiothérapie exclusive) un curage ganglionnaire, et dans quel cas faut-il le faire ?

Un curage ganglionnaire consiste à faire l'ablation des ganglions siégeant dans le territoire de drainage lymphatique d'une tumeur. Un tel geste chirurgical est proposé soit pour réduire le volume tumoral de la maladie, soit pour stopper sa dissémination lymphatique.

Dans le cas des cancers ORL, un curage doit être réalisé lorsque existe une atteinte ganglionnaire à l'examen clinique ou en IRM. Par contre lorsque cette atteinte ne peut être décelée, certains ne réserve un tel curage principalement qu'aux cas de cancers de larynx, car ceux-ci disséminent très souvent aux ganglions.

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Nos contacts

Coordonnées de l'ARTAC :

ARTAC
57/59 rue de la Convention
75015 PARIS
FRANCE

Le présent module de cette formation portera l’approche clinique de quelques pathologies et le rôle de l’environnement dans leur déclenchement.

 

Jours et Lieu de formation
L’enseignement de ce module sera dispensé sur 2 jours, à savoir les 19 et 20 mai 2017, et aura lieu à Paris, au Centre Universitaire des Saints-Pères, 45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris, salle WATSON (2ème étage).


Horaires : de 9h00 à 17h30

Participants
Le cours s’adresse aux docteurs en médecine, docteurs en pharmacie et docteurs vétérinaires, aux détenteurs d’une maîtrise ou d’un doctorat en sciences (ou équivalents) et aux étudiants de troisième cycle de sciences.
Programme

  • Formation en médecine environnementale : 9ème session les 19 et 20 Mai 2017

    2011 : Publication d'un article scientifique dans la revue Prostate Cancer.