Incinération des déchets et cancers

Un groupe de travail national a été créé à l’initiative de l’ARTAC, le Groupe des experts scientifiques sur les dangers de l’incinération (GESDI), ayant pour rôle de définir les alternatives à l’incinération afin de lutter contre l’apparition des cancers liés à cette activité. Dans un rapport publié en février 2008, l’Institut National de Veille Sanitaire (InVS) a confirmé la très forte augmentation de l’incidence des cancers autour des incinérateurs d’ordures ménagères.

Le rapport de l’ARTAC et du GESDI intitulé Expertise nationale concernant les alternatives à l’incinération et aux décharges : aspects environnementaux, sanitaires et socio-économiques a été adressé aux Maires des quarante plus grandes villes de France ainsi qu’aux Préfets des départements concernés par un projet de construction d’incinérateur.

Dioxines - Incinération et Santé durable


Les dioxines sont-elles à l'origine de cancers ?

Les dioxines sont des substances organochlorées agissant par deux mécanismes :

  1. principalement en tant que promoteurs : elles favorisent la stimulation des cellules mutées, 
  2. mais aussi, très probablement, en tant que mutagènes : elles induisent des mutations en déstabilisant le génome. Ce dernier, bien qu’il repose sur des articles publiés, est encore contesté, y compris par certains scientifiques.

Les dioxines peuvent donc induire des cancers, essentiellement des lymphomes (tumeurs des ganglions) ou des sarcomes (tumeurs du tissu conjonctif) chez les sujets jeunes. En fait, comme l'a démontré le rapport de l'InVS(Institut de Veille Sanitaire), elles induisent toutes sortes de cancers… y compris des cancers du sein.

Comment est-on contaminé par des dioxines ?

Les dioxines (et furanes) sont des molécules organochlorées provenant de la combustion de substances organiques en présence de chlore. Ces substances apparaissent surtout dans la région située autour des incinérateurs. La contamination se fait par inhalation et surtout par voie alimentaire. On les trouve donc en grande quantité dans les œufs, le lait et les viandes, lorsque ces produits proviennent d'animaux (poules, poulets, vaches laitières, bœufs), élevés dans les régions proches des incinérateurs.

Depuis le décret du 20 septembre 2002, la norme tolérée de dioxine a été abaissée. Cependant, selon une enquête commanditée par l'ADEME (l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) réalisée il y a quelques années, sur les 127 incinérateurs de notre pays, 114 avaient répondu à l'enquête, sur ces 114 incinérateurs 40% n’étaient pas aux normes, et 60% ne l’étaient que de façon incomplète. En 2008, la très grande majorité des incinérateurs de notre pays seraient aux normes. Cependant, même si elles sont respectées, ces normes ne protègent pas contre l'apparition d'un cancer. En effet, et cela est vrai pour l'ensemble des processus de cancérisation, pour les produits chimiques, ce n'est pas l'intensité de la dose qui compte, mais la répétition des doses, donc la durée d'exposition aux facteurs de risque. Aussi, des doses infinitésimales de dioxine (ou autres produits chimiques), voir des traces à la limite du seuil de détection, peuvent s'avérer être cancérigènes, si ces doses sont répétées pendant une période de temps prolongée. Or c'est bien ce qui se passe pour l'alimentation, si on consomme en permanence des produits pollués.

La mise aux normes des incinérateurs pour les dioxines protège-t-elle contre l’apparition des cancers liés à l’incinération ?

La réponse est formellement non, car l’incinération n’émet pas que des dioxines. Elle émet de très nombreuses substances CMR que ne peuvent arrêter les filtres, et qui polluent considérablement l’atmosphère en cas de panne de l’incinérateur. En outre, il n’est pas prouvé que l’augmentation d’incidence des cancers à proximité des incinérateurs, comme le confirme le deuxième rapport de l’Institut national de Veille Sanitaire (InVS) soit causée seulement par les dioxines. C’est la raison pour laquelle, lors du Grenelle de l’environnement, la plateforme commune de revendication du corps médical avait demandé expressément (2ème proposition) un moratoire concernant la construction de tout nouvel incinérateur et les autorisations de coincinération.

Peut-on supprimer les incinérateurs ?

Certains pays n'utilisent que très peu l'incinération pour gérer les déchets. Car il existe des méthodes alternatives. Ce qu'il faut avant tout c'est diminuer la quantité des déchets produits et faire appel au tri sélectif et au recyclage. Des unités de traitements des déchets, utilisant ces deux dernières méthodes existent et il est aujourd'hui démontré qu'elles sont performantes, tant sur le plan technique que sur le plan socioéconomique.

Pour en savoir plus...

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Nos contacts

Coordonnées de l'ARTAC :

ARTAC
57/59 rue de la Convention
75015 PARIS
FRANCE

Le présent module de cette formation portera l’approche clinique de quelques pathologies et le rôle de l’environnement dans leur déclenchement.

 

Jours et Lieu de formation
L’enseignement de ce module sera dispensé sur 2 jours, à savoir les 19 et 20 mai 2017, et aura lieu à Paris, au Centre Universitaire des Saints-Pères, 45 rue des Saints-Pères, 75006 Paris, salle WATSON (2ème étage).


Horaires : de 9h00 à 17h30

Participants
Le cours s’adresse aux docteurs en médecine, docteurs en pharmacie et docteurs vétérinaires, aux détenteurs d’une maîtrise ou d’un doctorat en sciences (ou équivalents) et aux étudiants de troisième cycle de sciences.
Programme

  • Formation en médecine environnementale : 9ème session les 19 et 20 Mai 2017

    2011 : Publication d'un article scientifique dans la revue Prostate Cancer.