Prévention

Ostéosarcomes et autres sarcomes

Mise à jour de l’article : 1-1-2016

Les ostéosarcomes et autres sarcomes des tissus mous sont, dans la plupart des cas, de cause inconnue, même si leur origine virale ou chimique est parfois suspectée. Ces tumeurs sont développées à partir des tissus en provenance du mésoderme embryonnaire. Compte tenu des multiples variétés que revêtent ces tissus chez l’individu adulte, (os, cartilage, muscle, tissu conjonctif, tissu graisseuse, vaisseaux, ligament etc.), les sarcomes regroupent de nombreuses tumeurs différentes par les cellules qui les composent, leur consistance solides ou molles, leur siège variable selon le type de tissu concerné, enfin leur évolution.

Trois caractéristiques permettent cependant de les regrouper :

  • leur fréquence chez l’adolescent ou l’adulte jeune (bien qu’ils puissent aussi se rencontrer chez le sujet âgé) ;
  • leur forte capacité à disséminer par voie sanguine et donc à métastaser dans certains sites particuliers (les poumons, le foie, le cerveau) et
  • leur relative résistance à la radiothérapie et à la chimiothérapie.

Chez l’adulte, y compris chez l’adolescent et l’adulte jeune, il est habituel de distinguer les sarcomes des tissus solides, ou ostéosarcomes, des sarcomes des tissus mous, ou autres sarcomes. Les sarcomes de l’adulte doivent être différenciés fondamentalement des sarcomes de l’enfant, qui dans la plupart des cas correspondent à des tumeurs embryonnaires.

Les ostéosarcomes sont les sarcomes les plus fréquents de l’adolescent et de l’adulte jeune. Le siège d’élection en est le genou, c’est à dire essentiellement l’extrémité inférieure du fémur ou l’extrémité supérieure du tibia. Le diagnostic est donc le plus souvent porté à l’occasion de la survenue apparemment spontanée d’un gros genou douloureux. Les radiographies osseuses sont le plus souvent déjà éloquentes. Le diagnostic repose sur un prélèvement biopsique réalisé en service spécialisé. Le traitement consiste le plus souvent en une chimiothérapie première intensive, combinée éventuellement à une radiothérapie toujours suivie de chirurgie. Autrefois, une telle chirurgie était souvent mutilante, conduisant à l’amputation. Aujourd’hui, grâce aux progrès de la chimiothérapie et de la chirurgie, des traitements conservateurs peuvent être proposés, permettant de conserver le membre atteint. En réalité une telle chirurgie conservatrice n’est possible que si celle-ci ne met pas en danger la vie du malade. Elle n’est possible que si le diagnostic a été précoce, et que si le malade est pris en charge dans un service très spécialisé, tant dans le domaine de la chimiothérapie à administrer que dans celui de la chirurgie à effectuer.

Après l’intervention, la poursuite de la chimiothérapie est essentielle, afin d’éviter une dissémination secondaire de la maladie aux poumons. C’est donc souligner la nécessité d’une surveillance rigoureuse. Grâce aux progrès actuels, le taux de guérison des ostéosarcomes a nettement augmenté. Il est donc essentiel de consulter le plus tôt possible un service hautement spécialisé.

Les chondrosarcomes sont des tumeurs plus rares que les ostéosarcomes. Certains, de faible malignité spontanée, peuvent même être considérés comme des tumeurs bénignes. Cependant, dans tous le cas, comme pour les ostéosarcomes, le traitement consistera essentiellement en une intervention chirurgicale réalisée au mieux de façon conservatrice. Néanmoins, les chondrosarcomes étant peu chimiosensibles et peu radio sensibles, une intervention chirurgicale n’est possible qu’en cas de tumeurs limitées.

Ces tumeurs concernent souvent des sujets plus âgés. Selon le tissu considéré, ces tumeurs sont dénommées : fibrosarcomes, liposarcomes, angiosarcomes, leiomyosarcomes, rhabdomyosarcomes, myxomes, sinovialomes etc…

Le traitement repose d’abord et avant tout sur la chirurgie d’exérèse qu’il convient de concevoir comme la plus élargie possible. La radiothérapie est très souvent inappropriée, en raison de sa faible efficacité. La chimiothérapie a fait récemment quelques progrès, mais demeure encore, elle aussi, insuffisamment efficace, notamment lorsque le sarcome est très différencié, et donc d’évaluation naturellement lente. les protocoles actuels, en cas de récidive post chirurgicale, doivent s’orienter vers la pratique de radio-chimiothérapie, qui vise à potentialiser de façon synergique les deux thérapeutiques (radiothérapie et chimiothérapie). Il est donc essentiel d’être pris en charge par un médecin cancérologue (oncologue médical), qui en collaboration étroite avec un chirurgien et un radiothérapeute établira le meilleur programme thérapeutique.