Prévention

Cancers ORL

Mise à jour de l’article : 1-1-2016

Les cancers ORL sont très fréquents chez l’homme. Ils siègent au niveau des voies aérodigestives supérieures. Dans leurs formes communes, ils concernent essentiellement la cavité buccale, l’amygdale, la langue, le pharynx, le carum, le larynx et en particulier les cordes vocales. Les cancers ORL ont deux causes communes, clairement mises en évidence, bien que plus ou moins liées et se potentialisant entre elles : le tabagisme et l’alcoolisme.

Il faut souligner l’efficacité potentielle de toute politique de prévention primaire visant à lutter contre le tabagisme (responsable de certains cancers du larynx) et contre l’alcoolisme (induisant des cancers de la bouche et du pharynx).

Le dentiste peut dans certains cas découvrir un petit cancer de la bouche, à l’occasion de soins dentaires.

Dans d’autres cas, des signes d’appel évoquent d’emblée un problème ORL :

  • gène à la mastication des aliments
  • impression anormale au niveau de la langue
  • troubles à la déglutition
  • modification de la voix (dysphonie)
  • impression de nez bouché
  • douleurs dans la mâchoire ou les oreilles (otalgie)
  • découverte d’un ganglion cervical douloureux ou non

Dans tous les cas, il faut consulter aussitôt un ORL.

C’est le médecin ORL qui permettra de porter le diagnostic, en réalisant le plus souvent sous anesthésie générale un examen ORL complet (pari endoscopie) et surtout des prélèvements biopsiques qu’il confiera à l’anatomopathologiste. Seul l’anatomopathologiste peut établir le diagnostic, après avoir analysé au microscope l’ensemble des fragments tumoraux prélevés.

Une fois le diagnostic porté, il faut faire une IRM complète (un examen radiographique) de la tête et du cou, afin de préciser l’extension de la maladie et décider du meilleur traitement possible.

La réponse est oui. Les cancers du larynx limités à une corde vocale doivent toujours être opérés, le plus rapidement possible. Compte tenu de leur siège, ces cancers guérissent en effet dans l’extrême majorité des cas, grâce à la chirurgie.

Les traitements classiques reposent sur la chirurgie ou lorsque celle-ci n’est pas réalisable ou qu’elle s’avèrerait trop mutilante, sur la radiothérapie.

Ainsi très souvent ces traitements combinent-ils de façon diverse, selon la tumeur considérée, son siège et son extension, l’un et l’autre de ces traitements, au gré de protocoles le plus souvent très complexes, mais avec un certain nombre d’inconvénients.

  • lourdeurs des interventions telles que l’ablation du larynx (laryngectomie), du pharynx (pharyngectomie) ou de la langue (glonectomie)…
  • mutilations sévères de ces interventions à l’origine d’une perte de la voix (laryngectomie ou de sévères difficultés à s’alimenter, pharingectomie glossectomie)
  • au minimum, sécheresse de la bouche et perte du goût, en cas de radiothérapie, etc.

Celui-ci consiste à administrer d’abord 2 à 3 cycles mensuels de chimiothérapie par l’association Cisplatine-5 Fluorouracile, qu’on peut administrer à l’hôpital, en  » hôpital de jour  » ou à domicile, dans le cadre d’une  » hospitalisation à domicile « .
Dans ce cas, les malades doivent être revus après chaque cycle de chimiothérapie par l’ORL, afin qu’il fasse une évaluation la plus objective possible de la maladie. Deux cas de figure sont alors à considérer :

  1. si la tumeur régresse fortement grâce à la chimiothérapie, celle-ci peut-être poursuivie pendant encore 3 à 4 cycles (6 cycles au total) au terme desquels, de nouveaux prélèvements biopsiques seront réalisés et le traitement définitivement arrêté, en cas de négativité de ces prélèvements.
  2. si la tumeur régresse insuffisamment, la chimiothérapie devra être alors arrêtée, et le malade traité par chirurgie et/ou radiothérapie selon les modalités classiques.

Ainsi la chimiothérapie exclusive peut guérir définitivement un certain nombre de malades atteints de cancers de la cavité buccale, du larynx ou du pharynx, sans qu’il soit nécessaire d’utiliser chez eux la chirurgie et/ou la radiothérapie, donc avec un minimum d’inconforts.

Un curage ganglionnaire consiste à faire l’ablation des ganglions siégeant dans le territoire de drainage lymphatique d’une tumeur. Un tel geste chirurgical est proposé soit pour réduire le volume tumoral de la maladie, soit pour stopper sa dissémination lymphatique.

Dans le cas des cancers ORL, un curage doit être réalisé lorsque existe une atteinte ganglionnaire à l’examen clinique ou en IRM. Par contre lorsque cette atteinte ne peut être décelée, certains ne réserve un tel curage principalement qu’aux cas de cancers de larynx, car ceux-ci disséminent très souvent aux ganglions.