Prévention

Cancers du testicule

Mise à jour de l’article : 1-1-2016

Les cancers du testicule concernent l’adulte jeune. Relativement rares, ils sont actuellement de fréquence croissante dans la plupat des pays d’Europe.
Il s’agit en réalité de tumeurs embryonnaires, appelées dysembryomes, qui, bien que survenant au cours du développement embryonnaire, se manifestent cliniquement à l’âge adulte.

Il ne fait plus de doute aujourd’hui que les causes de ces cancers sont de nature environnementale et que ces causes, telles une exposition aux pesticides, ont pour cible l’embryon au cours de la grossesse.

Le signe d’alarme essentiel est la découverte d’un gros testicule indolore chez un adulte jeune.

Un certain nombre d’examens complémentaires devront alors être réalisés, afin de porter le diagnostic de la maladie et de préciser son extension. Trois examens complémentaires sont indispensables :

  1. une prise de sang pour le dosage de certains marqueurs de la maladie : ACE, alpha foetoprotéine, Beta HCG,
  2. une échographie testiculaire pour confirmer l’existence du gros testicule et un scanner pelviabdominal, pour l’étude des ganglions pelviens et lamboaortiques,
  3. ainsi qu’une radio pulmonaire et un scanner thoracique, à la recherche d’une éventuelle dissémination pulmonaire de la maladie.

Le diagnostic des cancers du testicule repose essentiellement sur la chirurgie. Celle-ci consiste dans un premier temps, à réaliser l’ablation du gros testicule (castration) qu’on doit associer systématiquement dans un second temps, à de multiples prélèvements ganglionnaires au niveau pelvien et lomboaortique. Cette deuxième intervention n’est pas à proprement parler un curage ganglionnaire, consistant à retirer tous les ganglions perceptibles lors de l’intervention, mais seulement un prélèvement des ganglions qui paraissent atteints, ce que les anglophones appellent un « picking up » ganglionnaire. De toute façon, seule l’étude au microscope de la pièce opératoire et des prélèvements ganglionnaires permettent à l’anatomopathologiste de porter le diagnostic.

Dans tous les cas, la chirurgie réalise un traitement insuffisant, compte tenu de la possible dissémination lymphatique et/ou sanguine a minima de la maladie.

Dans les formes cliniquement localisées au testicule, c’est à dire lorsqu’aucune dissémination métastatique n’a été observée, la castration chirurgicale sera obligatoirement suivie d’une chimiothérapie de trois mois.

Par contre dans les formes plus évoluées, c’est à dire lorsque la maladie s’accompagne d’une masse ganglionnaire, que celle-ci ait été ou non révélatrice de la maladie, ou lorsque celle-ci s’accompagne de métastases pulmonaires, il est essentiel que la chirurgie soit associée le plus tôt possible à une chimiothérapie plus conséquente, qu’on réalisera pendant plus de 6 mois.

Ces dysembryons testiculaires sont les cancers pour lesquels les progrès de la chimiothérapie ont été les plus nets depuis ces vingt dernières années. Ainsi, grâce à la chimiothérapie, les formes localisées guérissent-elles dans près de 100% des cas, alors que les formes évoluées, même métastasées guérissent dans près de 75% des cas.
C’est dire la nécessité que vous consultiez le plus tôt possible un médecin cancérologue (oncologue médical), qui est ici le seul susceptible de fixer le meilleur programme thérapeutique adapté à votre cas, de décider du meilleur type possible de chimiothérapie et de vous suivre régulièrement (en principe une fois par an), une fois la guérison obtenue.

Dans la plupart des cas, la chimiothérapie qui vous sera faite sera de courte durée et vous pourrez récupérer une fonction spermatique normale grâce à l’autre testicule. Vous pourrez donc avoir un enfant si vous le désirez. Cependant par précaution, et d’autant plus s’il est prévu une chimiothérapie lourde, il est conseillé que vous consultiez un centre de recueil et de conservation du sperme, avant de commencer la chimiothérapie. Il faut donc que vous en parliez à votre conjointe et à votre médecin, en particulier à votre médecin cancérologue (oncologue médical), avant de commencer la chimiothérapie. Il faut savoir néanmoins que la fertilité n’est pas de 100%, car la qualité de votre sperme, en provenance du testicule résiduel, peut avoir été altéré, non pas par le procédé de conservation, mais par la maladie elle-même (voir plus loin).

La réponse est oui. Mais ce remplacement n’est pas obligatoire. Il dépend uniquement de vous. L’intervention qui est de très courte durée est très facile pour le chirurgien, se fait le plus souvent dans un second temps.

La réponse est oui.
Il y a en effet deux situations particulières qui rendent le pronostic moins bon :

  • la survenue du dysembryome à partir d’un testicule non descendu dans les bourses ou même à partir d’un reliquat embryonnaire, siégeant au niveau pelviabdominal.
  • les formes particulières de dysembryome du testicule, appelés choriocarcinomes, qui métastasent fréquemment par voie sanguine.

Dans ces deux cas, la stratégie thérapeutique devra en effet être appropriée, celle-ci consiste en la réalisation de chimiothérapies spécifiques, souvent plus lourdes et plus prolongées, et l’ablation de la masse tumorale, le plus souvent après une première période de chimiothérapie.

La réponse est non, car ces tumeurs sont rares et ont un pourcentage élevé de guérison. Par contre il existe une situation particulière, ou un dépistage orienté doit être réalisé : lorsqu’il existe des anomalies congénitales telle qu’une absence de descente de testicule dans les bourses (testicule ectopique), un testicule anormal (dysgénésie testiculaire) ou encore un problème de fertilité (stérilité). Dans de tels cas, votre médecin devra vous surveiller, et systématiquement rechercher la possibilité d’un cancer du testicule.

La réponse est oui, car ces cancers sont très souvent liés à une exposition en cours de grossesse à des polluants chimiques (ex : les pesticides), et les plus concernés ici sont les enfants d’agriculteurs. C’est dire la nécessité qu’il y a, en terme de Santé Publique, de lutter contre l’emploi abusif des pesticides et surtout de protéger toute grossesse, des risques de malformations liées à la pollution environnementale.